Suis-je la bonne personne?

Quand j’ai commencé à concevoir des jeux d’évasion, le sentiment que beaucoup d’entrepreneurs ressentent lorsqu’ils se lancent en affaires m’habitait. Celui d’imposteur. Pourtant, au fond de moi, j’ai toujours su que j’allais avoir ma propre entreprise. On pourrait penser que je me suis égarée, soit de ma profession d’orthopédagogue, soit de mon cœur d’entrepreneur. Ce que je crois plutôt, c’est que mes expériences de vie ont nourri mon bagage de compétences entrepreneuriales. 

 

Pas si simple que ça

Le processus de création d’un escape game semble simple. Quand vous êtes client, vous entrez dans une salle thématique joliment décorée et tous les indices semblent s’enchaîner fluidement. Mais derrière chaque concept se cachent plusieurs heures d’idéation, de réflexion et de recherches. L’objectif ultime? Faire vivre aux participants une expérience immersive enivrante! Même si ce n’est qu’un jeu, rien n’est laissé au hasard pour en assurer le succès.

 

Fabriquer la motivation

L’un des plus grands défis lorsqu’on crée un jeu, c’est l’engagement des participants. Garder les joueurs impliqués dans la réalisation d’énigmes durant 60 minutes est un art compliqué. Pourtant, je suis loin d’être une artiste. 😉 Il est primordial de respecter certaines règles pour maintenir l’attention, mais surtout l’intérêt des investigateurs. Il existent multiplent moyens de mobiliser les troupes pour le bien de l’organisation en général. Découvrez comment et pourquoi?

 

Trouver la bonne dose

Pas trop facile, ni trop difficile! Dans un jeu d’évasion, le temps est compté. Si la charge de travail semble impossible à réaliser dans le délai prévu, le découragement fera rapidement sa place. Quoi de plus démotivant que de prendre conscience de l’ampleur de la tâche sans avoir le sentiment que le défi est surmontable? Bien doser les énigmes est plus facile à dire qu’à faire, mais notre recette à fait ses preuves. 🙂 Elles offrent un réel défi, tout en restant accessibles. 

 

Un pour tous, tous pour un

L’objectif ultime d’un jeu d’évasion est d’amener les participants à collaborer pour réaliser une mission commune. Chacun doit sentir qu’il participe à l’atteinte de celle-ci. Le choix de l’énigme est pensé pour favoriser l’implication de tous les joueurs. Comme a si bien dit Henry Ford : « se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite! » 

 

Faire briller le potentiel

J’ai toujours cru en cette citation d’Albert Einstein : « Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu’il est stupide. »

C’est pourquoi j’accorde une grande importance à la sélection d’énigmes variées qui offrent l’occasion à tous de contribuer à la réalisation du jeu. Le statut de chacun n’a plus aucune importance. Il faut savoir écouter, car les mauvaises idées, ça n’existe pas! C’est le moment que je préfère. Celui où les gens s’étonnent de voir leurs collègues sous un autre jour. De découvrir des forces insoupçonnées chez des gens que l’on côtoie quotidiennement.

 

De la diversité svp

Parce que je déteste ce qui est redondant, je m’assure que toutes les énigmes sollicitent des zones distinctes du cerveau. Penser en dehors de la boite est un prérequis extrêmement précieux. J’adore faire sortir les gens de leur zone de confort. Les déstabiliser juste assez pour les faire passer dans leur zone de développement. Il FAUT se lancer dans l’inconnu et relever de nouveaux défis pour mieux avancer. Et c’est exactement ce que l’on force les joueurs à faire, dans un contexte de plaisir en plus!

 

Du support au besoin

Pour assurer le succès d’un jeu d’évasion, les joueurs doivent avoir accès au soutien nécessaire. Ensemble, ils possèdent certainement une bonne partie des éléments essentiels requis pour accomplir les défis : sens de l’observation, logique, analyse, etc. Mais au besoin, des indices sont disponibles. C’est un élément crucial pour maintenir l’engagement. Si on laisse trop longtemps les participants dans l’impasse, leur sentiment de compétence pourrait être affecté et ils auront moins envie de poursuivre le défi. 

 

Offrir des petites victoires

Par ailleurs, il faut aussi s’assurer de faire vivre des réussites tout au long de l’activité pour amplifier la motivation et le sentiment d’efficacité des joueurs. Au départ, les joueurs réalisent des énigmes un peu plus faciles pour gagner en confiance. Une bonne dose de dopamine à chaque réussite! Tranquillement, les participants font face à des énigmes plus complexes. Augmenter l’intensité progressivement est un choix stratégique dans la construction d’un escape game. Il faut être à l’écoute du niveau de défi que les membres de l’équipe sont prêts à relever. Aucune ascension ne se fait sans un entraînement adéquat.

En somme, pour stimuler une participation active des membres de l’équipe : 

  • Les consignes doivent être claires
  • Les énigmes doivent représenter un défi sans être insurmontables
  • Du support et des indices doivent être au rendez-vous pour assurer l’engagement des joueurs

 

Quelle est la place d’une orthopédagogue dans l’univers du jeu d’évasion?

Le sentiment d’imposteur m’habite encore malgré mes réussites. Mais plus j’accumule d’expériences de vie, plus je réalise que les connaissances acquises dans mon parcours en éducation me permettent de pousser le jeu d’évasion à un autre niveau. En plus d’offrir l’expérience de divertissement recherchée à travers Eureka Concept, j’ai la volonté d’avoir des jeux qui ont un impact encore plus grand sur les participants : 

  • Ouverture sur les autres et sur le monde 
  • Favoriser l’inclusion 
  • Valoriser la neurodiversité 
  • Encourager la bienveillance, l’empathie, l’entraide 
  • Stimuler la communication efficace
  • Briser l’isolement 
  • Développer des relations humaines durables et authentiques
  • Offrir du plaisir pour protéger la santé mentale des humains

 

Jessica Allocca

Cofondatrice d’Eureka Concept